Le sportif et son préparateur mental

Article paru sur L'Equipe.fr

Les pilotes français de descente, Myriam Nicole et Loïc Bruni, signent des chroniques VTT sur notre site tout au long de la saison. Pour cette cinquième, qui intervient après l'étape de Lenzerheide en Suisse, Loïc Bruni revient sur sa préparation physique et mentale.

«Actuellement, je n'ai pas le physique qu'il faut. Après la course à Leogang (Autriche), j'ai été stoppé quinze jours à cause d'une chute. Je suis même passé par la case hôpital. J'ai beaucoup perdu. Lors des deux dernières courses, je me suis senti totalement en manque de rythme. Même si le pilotage est bon, le physique ne suit pas. Le travail foncier l'hiver dernier a été rigoureux mais aujourd'hui je me rends compte que cela ne suffit pas.

Ce retard est d'autant plus compliqué à combler que, pendant la saison, on a des courses tous les week-ends ou presque. Du coup, cela laisse peu de temps pour s'entraîner physiquement. En ce moment, on a deux semaines off, donc l'idée c'est de cravacher afin de pouvoir faire des runs dynamiques et puissants. Il faut que je revienne au top, au niveau où je dois être.

Je vais devoir refaire beaucoup d'exercices à base de puissance et d'explosivité pour retrouver le dynamisme qu'il m'a manqué lors de mes deux dernières courses. Je vais m'abonner à la salle de sport, pour faire des poids. A l'extérieur, j'ai prévu de faire du vélo de route pour des sprints fractionnés, et du BMX. Quotidiennement, ça donne en gros 1h30 de salle de sport puis 1h30 - 2h de vélo de route ou de BMX. Je m'entraîne à côté de chez moi, à Saint-Laurent-du-Var, et parfois à l'étranger dans des pays comme la Nouvelle-Zélande et l'Italie. L'important est d'avoir de bonnes conditions météo et de pouvoir rouler partout.

Si physiquement je ne suis pas au point, je suis content de mon mental. Ça fait deux ans que je bosse avec un coach mental. Sur le circuit, je suis un des rares. Au début, avec lui, on a appris à se connaître car il ne connaissait ni qui j'étais ni mon sport. Et en fait, je me rends compte qu'il a surtout un rôle de psy. Je débriefe beaucoup mes courses. On met le doigt sur mes faiblesses et on tente de trouver des solutions. Quant à mes forces, l'idée est d'arriver à les contrôler.

Mon coach mental m'écoute beaucoup et, quand il me pose une question, c'est vraiment pour que je développe un point précis. Je me retrouve à lui dire beaucoup de choses, et il y a certaines choses que je ne dis qu'à lui. Par rapport à tout ça, mon entourage est un peu réticent. Ma famille ne comprend pas trop, ils me disent : "Mais pourquoi tu as besoin de quelqu'un comme ça ?".

Avant de travailler avec lui, j'étais très irrégulier, mes résultats étaient en dents de scie. Ce n'est plus trop le cas. Par exemple, quand je commence mal un week-end de courses, ou qu'il pleut - je déteste les pistes mouillées -, j'arrive à être présent, à désacraliser certaines choses. Ce travail mental m'a changé. Ça a fait la différence plus d'une fois dans la saison.»

Loïc Bruni
 

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